L’art contemporain peut souvent sembler intimidant ou difficile à comprendre. À l’AGAC, nous voulons rendre le monde de l’art contemporain et le marché de l’art plus accessibles au grand public.
Nous avons donc lancé une série de questions-réponses qui vise à fournir des réponses courtes et concises aux questions de base sur les différentes facettes de l’industrie de l’art. Que vous soyez un amateur d’art occasionnel ou un collectionneur en herbe, cette section s’adresse à tous ceux qui cherchent à approfondir leur compréhension du milieu de l’art contemporain.
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La nature de l’œuvre
D’une part, il faut considérer la nature de l’œuvre elle-même, c’est- à-dire son médium et ses dimensions. Par exemple, la sculpture aura tendance à être plus chère que la peinture, qui à son tour aura une valeur plus élevée que celle des œuvres sur papier. Pour celles-ci, la valeur d’un dessin, d’un collage ou d’une aquarelle (des œuvres uniques), sera habituellement plus importante que les œuvres à tirage multiple, comme les photographies.
Il faut aussi garder à l’esprit que les tirages photographiques sont souvent plus petits (des éditions de 3 à 15 épreuves), alors que les tirages d’estampes, telles que la sérigraphie ou la gravure, sont plus élevés (il est commun d’avoir des éditions de plus de 20 épreuves). La taille du tirage influencera également le prix de l’œuvre: plus le tirage est grand, moins elle sera dispendieuse. Les dimensions de l’œuvre ont elles aussi une incidence sur sa valeur, mais dans une moindre mesure. Chez un même artiste, le prix augmentera de façon proportionnelle à la taille des œuvres.
Le parcours de l’artiste
D’autre part, il faut considérer le parcours professionnel de l’artiste. Un excellent point de départ constitue son curriculum vitae, qui recèle plusieurs indices sur la durée de sa carrière et la qualité de sa pratique. Le CV de l’artiste contient la liste des expositions individuelles et collectives auxquelles il a participé, les collections institutionnelles et d’entreprises dont il fait partie, les résidences d’artiste qu’il a effectuées, ainsi qu’une liste des bourses ou des prix qu’il a obtenus. Il vous indiquera si son travail a fait l’objet de publications ou de critiques, par le biais d’écrits ou d’articles de presse. Le CV des artistes est toujours disponible sur le site Web de la galerie et sur leur site personnel.
Gardez à l’esprit qu’avant d’être exposé dans plusieurs lieux de diffusion, le travail de l’artiste fait l’objet d’une sélection rigoureuse par un jury de pairs – un processus compétitif qui est également la norme pour les bourses et les résidences. Lorsque l’œuvre d’un artiste est acquise par une institution muséale, il s’agit d’une reconnaissance prestigieuse. Il en va de même pour les collections d’entreprises, où la sélection des œuvres est effectuée par le conservateur de la collection, un professionnel dont le principal mandat est de gérer, de bâtir et de mettre en valeur ce patrimoine de l’entreprise.
Puis, considérez l’expérience de l’artiste : plus la durée de sa carrière est longue, plus il est probable que la valeur des œuvres soit élevée. Un artiste en début de carrière (souvent appelé artiste de la relève ou artiste émergent) compte généralement moins de 10 années de pratique. Un artiste en mi-carrière compte plus de 10 ans de pratique, tandis qu’un artiste établi en compte plus de 20.
Ces barèmes, qui sont toutefois approximatifs, vous aideront à mieux comprendre l’expérience de l’artiste et à comparer ses prix à d’autres artistes ayant une expérience similaire.
Les entreprises collectionneuses bénéficient d’avantages fiscaux considérables dans l’amortissement de l’achat d’œuvres d’art au niveau du gouvernement du Québec.
Pour toute œuvre acquise dans le but de l’exposer dans son lieu d’affaires et dont l’auteur est citoyen ou résident canadien au moment de la création du bien, l’entreprise peut amortir annuellement 33,3 % du coût de l’acquisition sur une base résiduelle.
Les conditions à respecter :
– L’œuvre d’art doit avoir été produite par un artiste qui était citoyen canadien ou résident permanent à la date où elle a été créée ;
– L’œuvre doit avoir été acquise auprès d’une personne sans lien de dépendance ;
– L’œuvre doit avoir été acquise dans le but exclusif de gagner du revenu d’entreprise, par exemple pour décorer la réception, une salle de réunion, les corridors ou le bureau d’un actionnaire et être à la vue des clients de l’entreprise. L’acquéreur ne peut apporter l’oeuvre à sa résidence personnelle, à moins d’y posséder un bureau où des clients se rendent, comme c’est le cas de certains travailleurs autonomes (avocats, comptables, consultants, etc.).
Dans le cadre d’un don à une institution muséale, le montant de la juste valeur d’une œuvre est majoré à 25 %.
Cependant, ce ne sont pas toutes les œuvres d’art qui sont admissibles.
Pour comprendre tous les avantages fiscaux réservés aux entreprises, parlez en a un fiscaliste.
Pour connaître tous les détails concernant les œuvres d’art qui sont éligibles, consultez les articles de loi ci-dessous.
Règlement sur les impôts, chapitre1-3, r.1, articles 130R1 et suivants.
Le galeriste est un professionnel passionné dont le rôle est de bâtir la carrière de ses artistes et de faire rayonner leur travail sur la scène locale, nationale et internationale. Il agit à titre d’intermédiaire entre l’artiste et l’acheteur. Le galeriste s’occupe aussi de gérer les aspects commerciaux de sa galerie.
Le galeriste jouera un rôle fondamental pour vous aider à faire des choix éclairés. Sa mission dépasse celle d’un simple marchand, car il saura vous sensibiliser et vous aidera à éduquer votre regard et à cerner vos préférences. En discutant avec lui, vous obtiendrez toute l’information sur le parcours de l’artiste, sa démarche et ses intentions, sur l’œuvre et sa valeur ainsi que sur les collections parmi lesquelles se trouvent actuellement ses autres œuvres. Il se portera aussi garant de l’authenticité de l’œuvre que vous souhaitez acquérir.
Le galeriste et l’artiste ont avant tout une relation d’affaires, dont les paramètres sont la plupart du temps définis par un contrat. Une relation unique et toute particulière les unie. Basé sur le respect et l’honnêteté, leur lien est toutefois bien plus complexe qu’une simple relation client/fournisseur.
Le rôle principal du commissaire d’exposition est de concevoir et d’organiser une exposition temporaire, seul·e ou au sein d’un groupe. La ou le commissaire est essentiellement l’auteur·trice de l’exposition. Les commissaires se chargent de définir le sujet de l’exposition, et de sélectionner soigneusement les œuvres qui y seront présentées, en plus de rédiger les textes d’exposition, de déterminer la mise en espace des œuvres, et d’assurer les suivis avec les artistes.
Les commissaires d’exposition travaillent parfois pour des institutions publiques comme des musées, où il·elle exerce généralement le poste de conservateur·trice, parfois pour des organisations privées comme des galeries commerciales, ou encore pour des événements artistiques majeurs comme des biennales.
De nombreux commissaires travaillent aussi à leur compte, et interviennent de manière ponctuelle pour des organisations, dans le cadre d’un ou plusieurs projets. On parle alors de commissaires d’exposition indépendants.
Souvent, on est intimidé par le fait même d’entrer dans une galerie. Osez dépasser la crainte de ne pas paraître suffisamment connaisseur. Vous verrez qu’avant toute chose, visiter une galerie, c’est user de curiosité. Exercez votre regard et laissez-vous séduire par les œuvres, tout simplement.
Vous constaterez également qu’il s’agit d’une opportunité à saisir pour profiter d’un moment privilégié avec un expert ayant à cœur de vous faire découvrir les artistes qu’il représente et qu’il affectionne. Vous pourrez alors vous sentir à l’aise de lui poser une multitude de questions, selon votre degré de connaissance, vos interrogations, vos envies, votre personnalité. Certaines galeries affichent le coût des œuvres sur le cartel, d’autres conservent une liste de prix. N’hésitez pas à demander cette dernière au personnel de la galerie; ils se feront un plaisir de vous donner l’information.
Voici une liste non exhaustive de questions proposées par plusieurs galeries membres de l’AGAC, qui portent à la fois sur l’artiste, sur l’exposition, sur une œuvre en particulier, sur le marché de l’art contemporain et sur l’art contemporain en général, voire même sur le galeriste.
Dans quel contexte l’œuvre a-t-elle été créée?
Quel est le prix de cette œuvre, et pourquoi?
Puis-je consulter la liste de prix?
Où l’artiste a-t-il exposé (ici ou à l’étranger)?
Quelle est sa formation?
Pourriez-vous m’expliquer la démarche de cet artiste et les projets qu’il a réalisés?
Vous êtes son galeriste, pourquoi croyez-vous plus particulièrement en son travail?
Comment le travail de l’artiste s’inscrit-il plus largement dans le contexte de l’art actuel?
Quelles idées ou notions se retrouvent derrière son travail et son exposition?
Quelles sont les techniques utilisées pour réaliser cette œuvre?
À quel moment dans la carrière de l’artiste cette œuvre a-t-elle été créée?
Quels sont ses projets à venir?
Est-ce que l’artiste fait partie de collections privées ou publiques importantes?
Quelle est la particularité de votre galerie?
Comment êtes-vous devenu galeriste?